30 de moins de 30 2022 : Victor Houillon

« If you feel safe in the area you’re working in, you’re not working in the right area. And when you don’t feel that your feet are quite touching the bottom, you’re just about in the right place to do something exciting. » – David Bowie

Université / University

MS Marketing & Communication · ESCP Europe (Paris)

BS International Business · Northeastern University (Boston)

BS International Business · NEOMA Business School (Reims)

Mémoire / Research paper

Sound & Vision : To what extent can a musician associate himself with a color through branding ?

‘The times they are a-changin’: How can the music industry adapt itself to the digital era?

Poste actuel / Current position

Responsable Communication – Césure / Fondateur – VHS / Co-président & Programmateur – Made In / Chargé de Production – La Grande Party / Responsable Partenariats – La Vague Parallèle / Auteur-Compositeur – alcôve

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Music is life and life is music : 3 chansons/œuvres musicales marquantes personnellement ?

“Clandestino” – Manu Chao

À l’été 1998 comme aux suivants, cette chanson et cet album résonne dans les hauts-parleurs du monospace familial. Je n’avais pas conscience de la portée des paroles à l’époque, mais Manu Chao est peut-être celui qui a fait germé dans mon esprit que la musique pouvait avoir un sens au-delà de la mélodie.

“Wet Sand” – Red Hot Chili Peppers

En 2006, toujours dans le même monospace, j’ai eu un iPod à Noël. Là, le rock anglophone a vite relégué la chanson française au second plan (elle reviendra en force une bonne dizaine d’années plus tard). En chef de file, les Red Hot –  dont j’apprécie tout particulièrement les moments mélancoliques qui se terminent en éruptions sales et spontanées –  m’accompagnent littéralement chaque jour de ma vie depuis lors.

“Garçon manqué, fille manquante” – George Ka

 Des mots incroyablement forts, que La Grande Party m’a amené à découvrir. Au-delà d’un poème qui me touche tout particulièrement, c’est sur ce genre de projets que je me sens utile : repérer un talent qui ne demande qu’à éclore, l’accompagner selon ce que l’on peut lui apporter, et surtout le placer dans des conditions idéales pour qu’il puisse voler de ses propres ailes, bien plus loin que notre accompagnement initial.

Ticket gagnant : quel a été le moment déterminant pour mettre le pied à l’étrier dans ce milieu ?

Après avoir terminé un parcours d’étudiant classique (école de commerce puis master spécialisé), ne trouvant que peu de sens à mon boulot d’alors, je décide de quitter mon poste de chef de projet pour me jeter, comme beaucoup, dans le monde de la musique par le biais du bénévolat. De fil en aiguille, La Vague Parallèle m’amènera à La Grande Party, Made In, puis à fonder VHS, ma propre agence de communication en freelance. Après avoir vendu des pédales de guitare pour payer mon loyer, je me rappelle en détail du moment où j’ai reçu mon premier virement professionnel en tant qu’auto-entrepreneur. À partir de là, j’ai pu à chaque étape me permettre de rejoindre des projets qui ajoutaient de plus en plus de sens au côté entertainment de la culture, jusqu’à désormais participer à la création de Césure, tiers-lieu en plein Paris.

Recommandation de spectacle/concert à voir absolument pour quelqu’un qui ne sort jamais ?

Un co-plateau avec Lulu van Trapp et Murman Tsuladze ! Ou tout autre projet qui sache proposer un concept qui soit radical, nouveau, et diablement fun. 

Qu’est-ce qui vous a pris de vouloir travailler dans la musique?

Au-delà de l’évidente passion, c’est un milieu qui offre la possibilité inouïe de toujours rencontrer quelque chose de nouveau, de tenter sans cesse de nouvelles choses, et de dialoguer avec des gens qui auront toujours à t’apprendre, pour que tu saches écouter. Je ne sais pas si, en quelques années, j’aurai pu autant créer dans une industrie plus classique. Aussi, je suis plutôt attaché à l’idée de travailler en clique. Made In, La Vague Parallèle ou La Grande Party collaborent régulièrement avec les mêmes individus, car c’est ensemble que les choses se construisent jusqu’à dépasser les attentes initiales. Dans la même veine, mes positions associatives et au sein de lieux culturels parisiens (1999, 360 Paris, et désormais Césure) se nourrissent l’une et l’autre pour former un cercle vertueux.

Vous rencontrez des aliens: les 10 titres / œuvres à leur faire découvrir ?

>> Ecouter la playlist <<

“It’s My House” – Diana Ross
“La musique” – Star Feminine Band
“Discoteca” – Ascendant Vierge
“Before The Beginning” – John Frusciante
“I’d Like To Walk Around In Your Mind Someday” – Vashki Bunyan
“Karagül” – Aghiad
“SEXE” – Yseult
“Belle-Île-en-Mer, Marie-Galante” – Laurent Voulzy
“Veridis Quo” – Daft Punk
“God Yu Tekem Laef Blong Mi” – Hans Zimmer x Gavin Greenaway

SRSLY (sérieusement) : les enjeux de votre métier dans les 5 prochaines années ?

Dans l’industrie musicale plus encore que dans d’autres, bien communiquer est primordial. Or, que ce soit au niveau environnemental ou sonore et visuelle, les méthodes actuelles engendrent une réelle pollution. Trouver des manières novatrices de moins solliciter la planète et le temps de cerveau disponible du public tout en faisant passer son message efficacement au milieu du brouhaha est un challenge compliqué, mais qui doit permettre de montrer l’exemple. 

Y a-t-il une vie après la musique et à quoi la vôtre ressemblerait-elle?

Professionnellement, je ne m’interdis rien ! Ce qui est sûr, c’est que c’est en se confrontant à ce que l’on ne connaît pas que l’on grandit, et je découvre au tiers-lieu de Césure qu’il y a bien d’autres moyens d’émerveillement que la musique seule. Ceci-dit, j’ai l’impression de seulement commencer à récolter dans cette industrie ce que j’ai semé, et si je suis là où je rêvais d’être il y a cinq ans, je ne suis même pas au tiers de là où je souhaite être dans cinq ans.

Autre chose à rajouter ?

Soutenez vos ami·e·s ! Comme l’ensemble des métiers dits « de passion », les personnes travaillant dans l’industrie musicale, et culturelle au sens large, ont des rythmes de travail en décalage avec les métiers classiques. Dépassant bien largement les 39 heures habituelles (salarié + assos), iels ont souvent un salaire en-deça de ce à quoi iels pourraient prétendre dans une autre industrie. Face à cet équilibre précaire, la coopération est une arme indestructible. N’ayez pas peur de vous associer à la « concurrence » en fonction des projets, car au même titre que la débrouillardise et l’inventivité, la mutualisation des besoins permet de faire naitre la plupart des projets qui ont du sens.

…And now, in English…

3 songs/musical works that have been important in your life and why ?

“Clandestino” – Manu Chao

From summer 1998 and onwards, this song and album blasts from my family station wagon’s speakers. Without being aware of it at the time, Manu Chao might have been the first artist to show me that one could add a message to a melody.

“Wet Sand” – Red Hot Chili Peppers

In 2006, english-speaking rock in my iPod replaced the french songs in the Renault Espace. Almost two decades later, I still listen to the Red Hot Chili Peppers every day, especially the warm, emotional side of their catalog which never fails to erupt in melancholic saturated whirlwinds.

“Garçon manqué, fille manquante” – George Ka

Strong, beautiful words, which I discovered through La Grande Party. A truly moving poem, and a project where I felt useful : discovering an ascending talent, accompanying her as much as we can, and placing her in ideal conditions for her to fly on her own, much further than what we could have done.

Golden Ticket moment : when did you get your big break ?

After finishing a traditional student path (business school & Master of Science), not seeing much sense in my job, I decided to quit being a project manager to dive, as many others, in the music industry through volunteering. One step at a time, La Vague Parallèle led me to La Grande Party, Made In and founding VHS, my own communication agency. After selling guitar pedals in order to pay my rent, I remember vividly my first client’s check as an auto-entrepreneur. From there on, I’ve been able to work on projects with more and more sense, up to the point where I am part of a team launching Césure, a new cultural venue in Paris.

The show/gig you recommend for someone who has rarely ever goes out?

A night out with Lulu van Trapp and Murman Tsuladze ! Or any other with bands who know how to bring something radical, new and fun to the stage.

Why on earth did you want to work in music?

Aside from the obvious passion, music is an industry which offers the thrilling opportunity to always meet new projects, try new things, and speak with people whose mindset you can always learn from. I doubt that I could have create so many things in a few years in a traditional industry. Moreover, I like the idea to work with your close ones, and Made In, La Vague Parallèle and la Grande Party regularly collaborate together through a shared vision. According to me, this is how we are able to build projects up to a point where they exceed expectations. Similarly, my volunteering and professional activities in cultural venues (1999, 360 Paris and now Césure) benefit each other constantly, creating a virtuous circle.

You meet aliens : which 10 tracks do they need to hear ?

>> Listen to the playlist <<

“It’s My House” – Diana Ross
“La musique” – Star Feminine Band
“Discoteca” – Ascendant Vierge
“Before The Beginning” – John Frusciante
“I’d Like To Walk Around In Your Mind Someday” – Vashki Bunyan
“Karagül” – Aghiad
“SEXE” – Yseult
“Belle-Île-en-Mer, Marie-Galante” – Laurent Voulzy
“Veridis Quo” – Daft Punk
“God Yu Tekem Laef Blong Mi” – Hans Zimmer x Gavin Greenaway

SRSLY (seriously): what are the stakes of your job within the next 5 years in your opinion ?

In music even more than in other industries, a strong communication is essential. Is often creates pollution, however, both in environmental and visual aspects. Finding new methods of communication more respectful of the planet and its inhabitants while managing to be heard and seen amongst the ambient jabber is a challenging but rewarding stake.

Is there life after music, and what would yours be ?

I have no professional boundaries ! I am certain that you grow by confronting yourself with things you don’t know, and I see at Césure that there are several other ways to wonder besides music. Still, I feel like I am only starting to harvest what I sew within the music industry, and if I dreamt to be in this position five years ago, I am not at the third of where I wish to be in five years.

Anything else to add ?

Support your friends ! As other industries said to be of passion, people working in music and culture have intense work rhythms, often well over the 39 hour-per-week standard, with frugal salaries (especially compared to what they could ask for in a more classical work environment). In order to face this unstable balance, cooperation is trully one’s strongest weapon. Don’t be afraid to collaborate with your “competition”, as with resourcefulness and creativity, pooling needs and competencies is what allows most meaningful projects to come to place.

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